Le sourcier mène l’eau à la baguette

Profession sourcier

L’eau est souvent appelée « or bleu » car c’est une denrée précieuse et qui se raréfie.  C’est pourquoi certaines personnes espèrent trouver de l’eau sur leur propriété pour répondre à leurs besoins et font parfois appel à un sourcier.

Qu’est-ce qu’un sourcier ? Peut-on se fier à lui ? Comment trouver un sourcier ? Peut-on se former au métier de sourcier?

En cherchant la définition du mot sourcier dans le dictionnaire on constate d’emblée que c’est un sujet qui fait toujours débat aujourd’hui.

A la source

Ainsi le Larousse définit le sourcier comme : « Celui qui prétend découvrir des sources et des nappes d’eau souterraines, voire des métaux à l’état naturel et des trésors, le plus souvent en maniant une baguette de bois ou un pendule, selon les principes de la radiesthésie ». Le Petit Robert est plus nuancé en le définissant ainsi « Personne à laquelle on attribue l’art de découvrir les sources et les nappes d’eau souterraines » .

Un métier ancestral

L’existence des sourciers remonte à un passé ancestral, et peut-être même à la Préhistoire. L’eau étant une denrée vitale pour l’homme, il n’est pas surprenant que celui-ci l’ait cherchée de tout temps.

Dans l’Antiquité, les sourciers étaient souvent des personnes qui exerçaient des fonctions importantes comme les prêtres ou les chefs. Et c’est au quinzième siècle en Allemagne que la profession a véritablement pris son essor. Le métier de sourcier tantôt fascinait, tantôt était mis à l’index, comme le fit Luther qui le condamnait fermement. Plus tard, avec le développement des méthodes empiriques, les découvertes des sourciers ont été sous le feu des projecteurs et ont fait l’objet de nombreuses controverses avec un point culminant dans la seconde moitié du vingtième siècle.

Une connaissance indispensable du sous-sol

Il est évident qu’un bon sourcier connaît parfaitement les terrains qu’il explore. C’est un expert qui comprend son environnement et sait détecter les éléments qui indiquent la présence d’eau comme la végétation qui pousse sur le terrain, la présence d’un puits, les affleurements, etc.

Sur le terrain, le sourcier tient les deux extrémités de sa baguette, les bras en avant. En principe la baguette doit vibrer lorsqu’elle se trouve à proximité d’une source. C’est à ce moment là que commence la controverse.

Sourcier: une profession controversée

Les scientifiques s’intéressent évidemment à ce phénomène depuis des siècles qui fait l’objet de débats passionnés .

C’est un physicien renommé, Yves Rocard, directeur du laboratoire de l’Ecole Normale Supérieure dans les années 1960 qui a relancé le débat au XXème siècle. Selon lui, l’eau présente dans le sous-sol peut créer de très faibles courants électriques et donc des champs magnétiques. La vibration de la baguette ne serait pas due à l’eau mais à une perturbation du champ magnétique.

Les adversaires de la thèse d’Yves Rocard ont mené également des expériences qu’ils n’ont pas jugées concluantes et ont donc rejeté sa théorie.

Pour les sceptiques, la réussite des sourciers est due au hasard et à une bonne connaissance du sol et de la végétation, le mouvement de la baguette étant uniquement  lié à l’autosuggestion.

Cependant, à ce jour, la théorie d’Yves Rocard n’est pas totalement écartée par tous les chercheurs et de nouvelles expériences sont régulièrement mises en œuvre, mais aucune conclusion ne permet de clore définitivement le débat dans un sens ou dans l’autre.

Un regain d’intérêt pour les sourciers

Avec les sécheresses à répétition et la pénurie d’eau croissante dans certaines régions, les sourciers ont fait l’objet d’un regain d’intérêt ces dernières décennies non seulement de la part des agriculteurs mais aussi de particuliers. On trouve d’ailleurs de nombreux sourciers offrant leurs services dans toutes les régions.

Dans le même temps, même si certains affirment que c’est un don, on voit fleurir sur la toile les propositions de stages et de formations pour devenir sourcier. Il existe aussi une littérature abondante pour guider les apprentis-sourciers.

Pour une gestion éco-responsable des sources

En conclusion n’oublions pas l’essentiel: que l’on croit ou non au don des sourciers, lorsqu’on découvre une source sur un terrain, le propriétaire de la source doit en faire un usage responsable et veiller à ne pas assécher les nappes phréatiques.

Une réglementation renforcée permet d’ailleurs de contrôler les abus. Ainsi une déclaration en mairie est obligatoire et le captage et l’utilisation de l’eau peuvent être contrôlés par des agents désignés par le service de distribution d’eau potable.

Isabelle Gheleyns-Guedj

Lire aussi: Comment trouver et utiliser une source d’eau ?

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